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Les nouvelles du Karrek Ven

Journal de bord : A la fin d’une année, on se retourne, on regarde le sillage…
(8 décembre 2006)
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Nouvelles brèves:

Faut-il croire au Père Noël? (23 décembre 2006 )

Faut-il croire au Père Noël ?

On ne peut avoir le beurre et l’argent du beurre (et le sourire de la crémière !).
Les facilités de la vie moderne dont on salue toujours l’arrivée avec joie ont un prix, élevé, en argent et en liberté.

Naviguer avec son bateau est plus facile aujourd’hui, et plus sûr qu’il y a quelques décennies. Le GPS est d’usage immédiat, sans entraînement, il peut même barrer à votre place ! Alors que naviguer au sextant nécessite un gros entraînement, des calculs, et n’est pas faisable si l’horizon n’est pas net. La radio s’est généralisée, on capte les cartes météo en pleine mer, on vous suit avec des balises, etc.
Mais, en même temps, ces aides sont passées d’utiles à obligatoires. Le matériel de sécurité réglementaire représente actuellement une grosse part du budget bateau. L’assurance rassure, mais elle est chère, et son obligation se généralise. Beaucoup de bateaux le long des côtes, cela a fait naître des marinas qui se sont emparées des meilleurs mouillages naturels. Et, si l’on peut se réjouir de trouver sur leur quai eau douce, électricité, voire prise télévision et connexion Internet, on paye cher ce service. Karrek Ven s’est vu demander une fois 200 $ pour une seule nuit !

marion

En plus, il est difficile de trouver encore à l’escale de quoi refaire la caisse de bord, le travail est devenu chasse gardée et réglementée,

Bref, Bernard Moitessier, le chantre de la vie sur l’eau qui, dans les années 70, entraîna dans son sillage des centaines de personnes, n’aurait pas, aujourd’hui, les moyens financiers d’appareiller. Et, l’eût-il tenté qu’il se fût trouvé hors la loi et sanctionné en conséquence. Les bateaux sont contrôlés jusqu’en pleine mer, et des gendarmes patrouillent sous l’eau pour vérifier l’équipement des plongeurs !
Par ailleurs, si les salaires ont augmenté et que le confort domestique s’en est accru, les endettements aussi. Il n’est alors plus grand monde disponible pour l’aventure. On peut encore se permettre de la courir, mais payé. La population qui, en cette saison des alizés, se lance à la voile à travers l’Atlantique, n’a plus 30 ans. Elle est surtout formée de couples à la retraite.
On a voulu le confort, la sécurité, on les a nettement plus qu’autrefois. Mais on ne peut plus partir…

Karrek Ven est à l’arrêt dans son projet pour ces raisons. On a le beurre, mais plus l’argent du beurre (et peut-être plus, même, le sourire de la crémière !).
Qui peut se permettre de décrocher du quotidien pour 6 mois ou même davantage, en finançant son séjour, directement et par son travail à bord ?
Et du petit nombre qui pourrait, peu oseront. Confort, sécurité, le beurre, c’est bon, mais il nous englue.

Le financement d’un tel bateau est devenu très gros : deux salaires (faut un capitaine, patenté, et un matelot), une assurance, le coût de maintien à jour du matériel de sécurité, le prix des chantiers où l’équipage n’a plus guère le droit de travailler lui-même à l’entretien, au carénage, le prix des quais pour venir se ravitailler, le séjour même, de plus en plus souvent taxé par personne (l’air respiré : la « taxe verte » ! Toute la Caraïbe s’y met, les fameuses îles Cocos, les Galápagos, en sont devenues inabordables pour nos budgets).
Nous avons étudié plusieurs alternatives à celle que nous proposons. Toutes se heurtent à ce mur financier, qu’avec ce bateau, on ne peut passer que si l’on rentre aussi « dans le business ».

Les projets Karrek Ven ne seraient plus de leur temps ?
Il a quitté la pêche pour inadaptation (la voile) aux nouvelles conditions.
La formation d’adolescents à bord paraissait un accroc dans un cursus scolaire qui se doit d’être linéaire. Elle s’arrêta aussi.
A peine commencée, sa 3e vie qui prétend ressourcer des adultes, ouvrir les yeux sur d’autres points de vue du monde, va-t-elle devoir se modifier ? Ce coquin rebelle viendra-t-il enfin prendre la place que notre société réserve à ce type de navire, promenades écologiques ou patrimoine à la journée pour enfants des écoles, ou stages navigation de deux semaines, l’été, pour jeunes gens désireux de goûter à la vieille marine ?
Nous disions la semaine dernière que Karrek Ven devait garder sa spécificité. Certes, mais sans plus de ressources…
Si le père Noël de Karrek Ven apportait dans sa hotte un équipage entier, ce serait la fête ! Mais s’il avait une équipe de gestion qui puisse reprendre en charge ce bâtiment, ce serait Byzance ! Une équipe qui en veuille, qui sache tenir compte des contingences actuelles sans renoncer à l’aventure, frapper aux bonnes portes, établir des conditions de fonctionnement intéressantes pour ce navire peu ordinaire, et pour des candidats équipiers…

On ne saura pas avant la mi-janvier le contenu de la hotte : le Webmaster prend le large jusque-là.
Que vos fêtes soient belles (pas trop de beurre dans les gâteaux !), et que le Nouvel An comble vos vœux !


Si ce n'est déjà fait vous pouvez aussi soutenir l'action de la Société des Amis et Marins du Karrek Ven en devenant membre de la SamKV ou en faisant un virement direct au bateau (demander le rib).

Nouveau, pour échanger sur le projet du bateau >>> Forum du Karrek-Ven

 

 

 

 
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