Journal illustré
de la restauration

4 février 2005
- n°76 -

 

 

 

Paré à mouiller...

Le commandement peut paraître prématuré. Il faut pourtant, avant de quitter le chantier, se préoccuper du système de mouillage.

Karrek Ven va se doter d'un "nouveau" système (dessiné schématiquement en rouge sur la photo). Nouveau pour lui, mais ancien pour ce type de bateau. Beaucoup de thoniers, quand ils ne pêchaient pas le thon à la ligne (en hiver), se convertissaient à la drague. Pour remonter ce chalut, ils installaient un solide guindeau et viraient le train de pêche à l'aide d'un gros cordage passant à l'étrave sur un rouleau.

Cette photo tirée d'Ar Vag (ed. des 4 Seigneurs) et ce dessin (Le temps des Thoniers, Voiles/Gallimard) montrent cet agencement. Le rouleau s'appuie d'un côté à l'étrave, de l'autre côté à une sorte de grosse oreille (l'apôtre), elle même renforcée par une pièce de bois horizontale. Le mouillage se faisait également de ce côté. On remontait l'ancre de la même manière que le chalut.
Nous voudrions adopter ce système pour faciliter la remontée de l'ancre.
En effet, l'écubier étant trop petit pour la recevoir, il fallait remonter cette ancre de 260 kg jusqu'à la sortir de l'eau, envoyer alors quelqu'un la crocher, la remonter sur le côté par ce crochet, puis la faire passer par dessus le bastingage pour la poser sur le pont. Manoeuvre longue, délicate par gros roulis, et demandant du monde. Avec cet agencement, il suffit de virer le guindeau jusqu'à ce que le jas de l'ancre entre à bord par l'étrave.

Toujours sur le pont

La belle pièce taillée dans un tronc courbe est à poste, à l'arrière du bateau. Ajustement difficile aux diverses pièces massives qui maintiennent les deux côtés de la poupe, et aux planches de pont en place à cet endroit, que l'on ne veut pas changer (elles n'ont qu'une dizaine d'années et plusieurs passent sous la timonerie qu'il faudrait démonter).

On installe maintenant à tribord le symétrique de cette pièce. Plus court, bénéficiant de l'expérience précédente, il a été posé en deux jours seulement. Le plat-bord est donc terminé, à l'avant et à l'arrière. La nouvelle étape est le creusement du passage des jambettes à l'arrière, la taille et la pose de nouvelles jambettes. Il restera ensuite à faire de la même façon plat-bord et jambettes sur les côtés, puis à clouer un nouveau bastingage.

Chantier intérieur

Notre irremplaçable Juan, irrésistiblement attiré par le métal, a voulu nettoyer et peindre le pied du mât d'artimon. C'est alors que, sous son marteau à piquer, il s'est aperçu de son état défectueux. De l'eau avait dû s'infiltrer par les sorties de cables de radar et d'antenne, s'accumuler au fond et l'oxyder profondément. Il a donc coupé et remplacé un mètre de la base, maintenant le mât en place durant ce travail par trois épontilles soudées à lui.
Découverte intéressante : le pied de ce mât, sur une hauteur d'environ 20 cm, est en fer massif ! Sa forme est inattendue, allant en se réduisant, se terminant par cette pièce massive. Le tout paraît d'origine.
Au delà du mât, on aperçoit le volume de la prochaine "chambre du capitaine" (et d'une partie de l'équipage).

Le plancher de la salle des machines est à peu près terminé.
C'est le premier réalisé. Celui du carré est en cours. La difficulté est de prévoir ce que sera la nouvelle inclinaison du bateau. Nous fiant aux anciens tirant d'eau arrière et avant, nous en avons déduit un coefficient de pente (7,78 %) que nous appliquons à ces planchers, en apparence donc plus bas vers l'avant, puisque le bateau, à l'eau, va se redresser.

A noter que les membrures, dans l'ensemble, suivent à peu près ce que nous supposons la verticale à la flottaison (et ne sont donc pas perpendiculaires à la quille comme c'est souvent le cas).

Le point

Nous avons déjà indiqué ce qu'il en était du pont. Sa réfection, la pose du guindeau, l'installation du système de mouillage, conditionnent la remise à l'eau de Karrek Ven. Les planchers seront alors terminés, ce qui permettra de rembarquer l'équipement du bateau.

Le calfatage de toute la coque devrait finir cette semaine, malgré les nombreux jours de congé...
Célébration de la naissance du Maréchal José Antonio de Sucre, brillant jeune homme né à Cumana, assassiné au Pérou dont il fut le premier président, bras droit de Simon Bolivar ; et puis, Carnaval.
Deux ballots d'étoupe seulement ont été utilisés (50 kg) et une quinzaine de kilos de mastic. La photo ci-dessus montre ces lignes calfatées qui ressortent en rouge en raison de la peinture au minium appliquée dans les coutures avant calfatage, et du mastic, rouge de peinture lui aussi. Intéressant : la ligne de flottaison a été reconstituée. Nous avions, en prévision de cela, fait des mesures avant de démonter la coque. Reste à voir si, le lest ayant changé, elle demeurera identique. Après avoir ainsi bouché les fentes, il ne reste plus qu'à refaire des trous... Entrées d'eau de mer pour les moteurs, la cuisine, les toilettes, puis les sorties, etc. Une dizaine de trous...

Rappelons la réunion de la Société des Amis et Marins du Karrek Ven ce 19 février 2005 à Douarnenez. Suite à deux articles à ce sujet parus dans Ouest-France, plusieurs anciens marins du Karrek Ven ont pris contact, annonçant leur présence. Présentation de projets, élections d'un nouveau bureau, et tirage de la tombola.


(Lorsque vous passez le curseur sur l'image, vous obtenez la courbe de la toute dernière mise à jour...)

Deux cents euros de tombola cette semaine.
Merci aux participants.
Depuis un an, les courbes des dons et des dépenses ont chacune à peu près la même pente, avec des sauts en hauteur des dépenses.
Le courant de dons a, en gros, été régulier, mais les dons importants font défaut, d'où le déficit. Cet apport, même s'il est insuffisant, nous a permis de mener la restauration jusqu'ici. Cependant, la menace de suspension prochaine des travaux demeure, plus forte encore que la semaine passée : il n'y a plus de disponibilités sur le compte, pour payer l'équipe nous commençons donc ce vendredi à puiser dans la petite réserve de secours que nous avions sur place.  

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