Partout des chantiers
Onze personnes travaillent maintenant sur Karrek Ven, dont trois charpentiers
de marine.
Le rythme de travail s'en trouve accéléré, plusieurs chantiers pouvant
fonctionner en même temps.
Chantier 1, on pare toujours.
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Sous les caresses parfois mordantes de la ponceuse ou du rabot électrique,
le ventre de Karrek Ven s'arrondit, on le caresse des yeux avec plaisir.
Ce travail n'est pas simple. Dans un premier temps les grosses différences
de niveau ont été réduites. Il a fallu parfois rogner l'épaisseur d'une
varangue sortant de plus d'un centimètre. A l'inverse, quelques varangues
trop rentrantes ont dû être refaites.
Dans un second temps ce lissage s'est affiné, les différences extrèmes
n'étant plus que d'un ou deux millimètres. Un troisième passage est en
cours, tendant à lisser encore davantage.
La perfection ne sera pas obtenue, cependant. Au moment de border, quelques
retouches seront encore à faire.
Une équipe travaille à bâbord, l'autre à tribord, travail pénible, les
machines étant lourdes et la poussière de ce bois corrosive.
Mais les quatre "pareurs" ne se plaignent plus. Ils ont pris leur rythme
et, tout le jour, grignotent, lissent.
Chantier 2, à l'avant.
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La pièce d'étrave arrive doucement mais n'est pas encore là...
En attendant, une équipe dégage l'avant, et a posé une nouvelle membrure,
la première en fait.
Le bois manque pour faire les autres, la scierie n'étant pas livrée après
le bouleversement de la Semaine Sainte.
Chantier 3, l'arrière.
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A l'opposé, dans son vaisseau spatial, Luis Miguel installe la dernière
membrure. Comme à l'avant, il s'agit d'une pose provisoire, avec fausse
varangue simplement constituée d'un chevron car dans les deux cas la pièce
sur laquelle s'appuie cette membrure est à changer.
Nous avons déjà la pièce pour l'avant (la contre-étrave ou marsouin,
qui sera travaillée en même temps que l'étrave), mais pas encore celle
de l'arrière (partie supérieure de l'allonge de voûte), difficile à trouver
en raison de sa courbure prononcée.
Chantier 4, bauquières.
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Jonas essayant d'échapper au ventre de la baleine ?
Une équipe dépose les anciennes serres bauquières, ces planches épaisses
assurant la liaison des membrures entre elles, sous le pont. Pour cela
il faut parfois faire appel à du renfort en raison de la taille
des pièces à manipuler.
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C'est Julio Cesar le nouveau charpentier de marine, qui est chargé de
ces opérations. Il a franchi le Rubicon et s'est lancé dans la grosse
charpente, qui le change de ses constructions de barques de pêche.
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Comme à chaque fois dans les coups durs ou difficiles, Juan est là pour
donner un coup de main... voire davantage.
La serre bauquière a été entaillée pour loger l'extrémité des barrots
de pont qui s'appuient dessus.
Chantier 5, dépose du lest.
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Trois piles de bois avaient été préparées pour recevoir le premier tronçon
de lest. Les autres cales du bateau avaient été écartées de ce tronçon
pour qu'il descende librement.
Mais il ne descendit point !
A l'une de ses extrémités, il était chevillé par trois boulons au lieu
d'un seul comme on l'avait cru, deux d'entre eux se trouvant cachés sous
d'anciennes varangues en bon état qui n'avaient pas été changées !
Il a donc fallu les démolir à leur tour pour accéder aux boulons.
Ce lest en fonte doit être déposé pour contrôle de l'état du bois à sa
jonction avec la quille. Il sera reposé ensuite, avec des boulons neufs...
introuvables. Diamètre 7/8 de pouce, rare sur le marché.
Le point.
Le manque de bois retarde la taille des dernières membrures, mais ne
ralentit pas trop les travaux : nous avons le bois pour les serres,
le parage peut se poursuivre, ainsi que le travail sur la quille.
Onze personnes, dont deux seulement habituées à ce type de chantier, ce
n'est pas facile à coordonner et conduire de manière parfaitement efficace.
Le groupe est encore en rodage, et l'on continue fortement à souhaiter
un apport étranger... Une erreur est vite faite, et longue et coûteuse
à réparer.
Néanmoins, la restauration commence à gagner en rapidité.
L'embauche reste ouverte : une autre équipe pourrait travailler sur
le pont.
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Lorsque vous passez le curseur sur la courbe, vous obtenez la courbe de
la toute dernière mise à jour...
Bilan positif. Les dons grimpent plus vite que les dépenses.
Il la réussira, le Karrek, sa restauration !
Poursuivons donc ensemble nos efforts, ici sur le chantier, et grâce à
votre appui !
Le nouveau bois n'est toujours pas acheté, mais le séjour au chantier
est payé jusqu'à la fin du mois, et l'équipe des travailleurs n'a jamais
eu un jour de retard dans le paiement de son salaire. Celui-ci vient d'être
augmenté, pour répondre à l'inflation du pays, et pour encourager les
compétences qui émergent.
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