Journal
illustré
de la restauration
18 février 2005-
n°78 -
Le Karrek Ven sauvé des eaux
Une victoire, un achèvement.
S'il le fallait, Karrek Ven pourrait immédiatement retourner à la
mer !
Au moment où "la Société des Amis et Marins
du Karrek Ven" tient sa première grande assemblée à
Douarnenez et célèbre, avec les anciens marins de ce bateau et les
amis des vieux gréements, la restauration de sa mémoire, sur son
chantier de la côte caraïbe l'équipe qui pendant des mois a
démonté, tracé, découpé, reposé, assemblé
les tonnes de bois de cette coque, célèbre l'aboutissement de cette
tâche.
Aujourd'hui, le Karrek Ven est sauvé des eaux.
Le chantier dort (sauf les sableurs, hélas !). Après une journée
de coups sur sa coque, Karrek Ven récupère. Notre fidèle
gardien, le chien Godzilla, doit dormir aussi... comme tous les veilleurs de nuit
du chantier.
Sur le pont, la série de jambettes blanches de l'arrière
cherche à faire sa liaison avec celle de l'avant. Les plats-bords sont
presque terminés, reste à les fixer et tailler les trous pour les
jambettes.
Cela suppose que l'on installe d'abord les nouveaux barrots de pont.
Or, jusqu'à présent, suite aux pluies, nous ne pouvions avoir le
bois pour cela (davantage de barrots et de jambettes que prévus sont à
changer, il a fallu repasser une commande). Bonne nouvelle, ce bois arrive ce
lundi. A bord, la vie en sera plus impossible que jamais, mais nous aurons en
compensation le plaisir de voir avancer les travaux du pont.
Le calfatage de la coque étant fini, il ne reste plus qu'à enlever l'excès de mastic entre les bordés, et à peindre ces endroits, ce à quoi s'active Sebastian. Une couche générale de peinture sera donnée dans la semaine précédant la remise à l'eau, juste avant de passer l'"antifouling", cette ultime couche destinée a freiner l'installation des algues et coquillages sur la coque.
C'est le moment de remettre en place l'appareil à gouverner. Juan rénove les accouplements parfois usés.
Les accouplements ne sont pas seuls usés. Après plus de 18 mois de durs travaux dans ces bois serrés, résistants, les machines s'arrêtent les unes après les autres. Danny, doué en électricité et électronique, les répare avec Cesar, habitué de ces pannes. Plusieurs machines sont "vieilles", selon les standards modernes, c'est à dire que leur fabrication est arrêtée, qu'on ne trouve plus les pièces de rechange. Il faut alors inventer, bricoler, faire tourner en atelier. Le résultat n'est pas toujours à la hauteur de la perte de temps et mise de fonds mais notre budget trop serré en ce moment ne permet pas de nouveaux investissements. Ils seront pourtant à faire avant de terminer, on ne peut pas partir en laissant les machines de la menuiserie à bout de souffle.
Dans le ventre de la grande baleine, on continue d'installer les planchers. José et Saul sont devenus grands spécialistes des queues d'aronde. Tous leurs assemblages sont faits ainsi, avec soin. Ils ont été prévenus des contraintes possibles du bateau en cas de grosse mer : le plancher ne doit pas bouger et le lest mobile qui se trouve dessous rester bien immobile ! On ne lésine donc ni sur l'échantillonnage, ni sur l'amarrage.
(Photo prise
depuis l'avant, avec la base du grand mât au milieu).
Tandis que le
groupe précédent, qui a déjà réalisé
la structure du plancher de la salle des machines, aujourd'hui terminé,
et celle du carré, installe la structure du plancher du poste avant, d'autres
s'activent à poser les longues planches du grand carré.
Trois
trappes sont prévues au milieu, permettant de loger les ancres et chaînes
supplémentaires, et le lest mobile. Le réaménagement est-il
pour bientôt ? Pas encore : on ne peut rien installer tant que le pont,
au dessus, n'est pas refait.
Par contre, ce plancher permettra d'établir
un plan précis des aménagements futurs (grande table, banquettes,
bibliothèques, cuisine).
Le point
On termine les plans horizontaux : pont et planchers. Dans les urgences
ensuite vient l'installation du système de mouillage (voir journal
n°76), la remise en service du guindeau
et des travaux sur la chaîne d'ancre.
Réinstallation
des circuits de carburant, d'eau, de la distribution électrique.
Révision
du moteur, du groupe électrogène et sa réinstallation.
Ainsi,
le bateau pourra retourner à l'eau et naviguer jusqu'au mouillage où
se poursuivront ses réaménagements : construction des structures
sur le pont, aménagements intérieurs, cabines, couchettes, etc.
Nous laisserons beaucoup de tristesse derrière nous, surtout chez les animaux demi-sauvages qui peuplent ce chantier. Burrito (Petit Ane) est la dernière mascotte de la menuiserie. Il doit son nom à ses immenses oreilles. Ramassé par un ouvrier sur un tas d'ordures, il s'est immédiatement fait au coin de la menuiserie, au dessous des bateaux. Il n'a que quelques semaines mais sait s'occuper de lui, se laver, chercher à manger, courtiser ces géants sur deux pattes qui l'entourent et "craquent" tous devant ses grandes oreilles et son regard intense...
(Lorsque vous passez le curseur sur l'image, vous obtenez la courbe de la toute
dernière mise à jour...)
La courbe rouge poursuit
son ascension vigoureuse, tandis que la verte flâne dans les champs...
Trois
acheteurs de billets de tombola, cette semaine, que nous remercions et qui viennent
rejoindre les membres de la SamKV. De bons espoirs, cependant, de ce côté.
La renaissance du Karrek Ven à Douarnenez commence à esquisser le
soutien financier dont la renaissance du bateau aux Amériques a besoin.
Pour aider Karrek Ven, Cliquer ici.
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