Après deux ans de l'air !

Ce fut un long voyage, sans escale, de deux années.
Pas d’arrêt, 730 levers et couchers de soleil en continu.
Ce fut un beau voyage, auquel prêtèrent leur concours, pour
un mois, pour un an… une dizaine de jeunes gens et jeunes filles,
anciens de Karrek Ven ou étudiants, jeunes travailleurs, séduits
par la reconstruction de ce vieux gréement.
Ce n’est pas fini.
L’aventure de la restauration en est à son point d’orgue…
au delà duquel se profilent d’autres promesses de voyage.
Depuis 25 ans Karrek Ven vogue sans attaches, tirant des bords ou bien
laissant filer dans le vent, longeant des côtes, cherchant des îles.
Cependant, grâce à l’action de la SamKV (l’Association
des Amis et Marins du Karrek Ven), un ancrage virtuel du navire est à
l’étude au Musée de la Mer de son lieu d’origine,
Douarnenez, avec escales réelles lors de grands événements
locaux (voir ci-dessous).
KV virtuel animé par le KV réel.
Ce mois-ci commence à se constituer le premier équipage
de sa nouvelle et troisième vie.
L'effectif est un peu faible au regard de tout le travail à effectuer
pour ce redémarrage. Des renforts sont annoncés, pour la
fin de l’année seulement.
On redémarre, il faut reprendre de l’erre !
L’insuffisance d’équipiers s’allie à l’insuffisance
de devises pour rendre plus épineuse l’aventure.
(Lorsque vous passez le curseur sur l'image, vous
obtenez la courbe de la toute dernière mise à jour...)
Les vacances de l'été furent fatales aux dons, comme l'an
dernier à cette époque d'ailleurs.
Octobre avait amorcé une petite reprise de plusieurs mois, mais
cet été 2005 vit l’étiage de nos finances.
Le petit ruisseau devint filet d’eau, avant de se perdre dans les
sables faute de sources en amont.
C’est pourquoi nous avons dû recourir aux prêts. Ceux-ci
ont en fait commencé dès que les deux courbes se sont séparées :
il fallait bien payer le travail, les matériaux. Quelques fournisseurs,
le chantier aussi, ont bien voulu attendre l’arrivée de nouveaux
dons ou prêts. (C’est ce qui explique que la courbe bleue,
celle des dons + prêts, folâtre autour de la courbe rouge
des dépenses.)
Mais les prêts des amis du bateau s’épuisèrent,
une banque dut être sollicitée récemment (la NEF –
au nom prédestiné !).
Encore deux semaines d’ouvriers, et l’on devrait pouvoir terminer
seuls… à condition d’avoir les outils électriques
à main. Ceux de Karrek sont morts au champ d’honneur de cette
restauration. Il faut encore des sous !
Des dons, il nous en est venu de toutes tailles, et tous ont bien servi
:
- des 10 euros de ceux qui, en même temps, sollicitent leur admission
à la SamKV, aux 23 euros d’une vieille amie peu fortunée,
- des 150 euros ou même bien davantage d’anciens de Karrek
Ven aujourd'hui étudiants ou qui démarrent une activité
professionnelle, aux 750 ou 1000, 1500, des plus acharnés à
renouveler leurs dons durant la restauration,
- des 3000, aux 5000, 7500 de parents de jeunes marins de la seconde vie
du Karrek Ven, ou d’amis de rencontre en bateau.
Plus de 50 personnes, déjà, ont ainsi participé directement
à cette restauration.
« Hisse le grand foc, tout est payé », dit la chanson
de marins, c’est bien le but, payer et larguer les amarres ! Mais
pas pour disparaître à l’horizon.
Le Karrek Ven, pour sa troisième vie, se manifestera publiquement
en de nombreuses occasions
- accueils à bord pour croisières et activités diverses
aux quelles beaucoup pourront prendre part, sous une forme ou une autre :
reporters, artistes en tournée, scientifiques en mission, humanitaires
en action, séminaires de travail ou thérapeutiques, apprentis
navigateurs sur vieux gréement ou tout simplement personnes désireuses
de vivre un moment de croisière…
- échanges Internet avec les visiteurs du Musée de la Mer
de Douarnenez, et avec des lycées,
- retrouvailles, lors de « Douarnenez/Brest 2008 », avec le
pays… et les donateurs !
- etc.
Pendant que tout cela se met en place, des jeunes gens déjà
arrivent pour des périodes de 6 mois à un an. Cela doit
leur permettre de se poser un moment, de se détendre sans stress,
et d’observer d’autres mondes, afin de se découvrir
aussi soi-même et s’orienter de plus sûrement ensuite.
Sans compter le plaisir du moment, et ce que l’on peut rapporter
aux autres d’une telle expérience.
Ce journal ne finira pas avec la remise à l'eau. Il rapportera
alors ces aventures et découvertes.
Le nouveau Karrek Ven ne fera pas que connaître le monde, il connaîtra
aussi DU monde !
Le point du chantier
Dans le ventre du navire, douze hommes s’agitent. Ils donnent des
coups, font beaucoup de bruit avec des machines, emplissent l’espace
de poussière… Ils poussent au maximum le réamanagement
du navire. Ils ont deux limites : une proche, la fin de la caisse
du bord ; une plus lointaine, si la caisse voulait bien se remplir
encore un peu, la date du 26 septembre, où Karrek Ven doit sortir
du Venezuela (fin du permis de séjour).
Bonnes nouvelles : grâce aux derniers prêts, toutes les
dettes sont payées, y compris le chantier. Karrek Ven ne risque
donc pas d’y demeurer retenu en otage.
La seconde, les nouvelles sangles, bien fortes, continuent d’arriver.
De l’air !

Innovation sur Karrek Ven, une manche à air, faite maison en fibres
et résine. Elle aère le poste arrière. On la retire
lors des navigations, un bouchon venant à sa place.

L’extrémité de la bôme de grand voile s’est
faite bien manger par des parasites. Juan a retiré les mauvaises
parties, enlevé la ferrure et refait une extrémité
plus saine qui permettra de naviguer tout en attendant le moment de pouvoir
remplacer toute la bôme. D’autres endroits ont en effet été
attaqués aussi, bien que plus en surface seulement.

Wilson et Carlos s’activent autour de la structure des casiers
des couchettes de l’avant. La tâche n’a pas été
simple dans sa conception, en raison des formes du navire allant en se
rétrécissangt vers la proue. Ils essayent de terminer pour
Lundi, stimulés par la promesse d’une prime.

Autre structure bien compliquée, et pour les mêmes raisons,
celle des couchettes du poste arrière, déjà bien
avancées. Avec ces 3 là, toutes les couchettes seront prêtes.
Le seul gros chantier reste l’aménagement des toilettes de
l’avant, aménagement freiné, comme celui de la cuisine,
par les achats de toilettes, lavabos, nouvelle cuisinière, qu’il
faut faire et pour lesquels nous n’avons pas de budget pour le moment.

L'échelle massive du poste avant a été réduite,
puis finalement supprimée et remplacée par celle-ci, plus
élégante, se fondant davantage dans le reste des aménagements
et ne barrant pas le passage.
Réalisation du jeune Junior, fier de son œuvre, à juste
titre.
Photo de droite : on la voit en place, devant la table à dessin
et ses étagères.
L’électricité continue d’avancer mais est loin
d’être finie.
L’eau et le gaz sont toujours à installer.
César va s’attaquer à la hotte de la cuisine.
Il faut peindre, vernir, à peu près tout.
Il faut nettoyer, faire une épreuve d’étanchéité,
en remplissant d’eau un quart de la coque environ.
Il faut enfin tout remettre à bord ce qu’on en a débarqué
il y a deux ans, après tri et nettoyage…
Et l’on pourra hisser le grand foc.
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