Journal illustré
de la restauration

14 janvier 2005
- n°73 -

 

 

 

Le bateau de l'enthousiasme.

L'économique, bien qu'indispensable, ne peut avoir le pas sur l'enthousiasme, sur la vie. Les amis de vieux bateaux qui s'étaient lancés à sauver Karrek Ven en 1980, n'avaient pas de quoi l'acheter. L'équipe qui désira l'utiliser n'avait pas les moyens de l'entretenir et encore moins de le réparer.
La restauration actuelle, lancée avec juste quelques euros en poche, était une gageure encore plus grande. Chaque fois d'ailleurs il y eut des amis prudents pour déconseiller ces entreprises, cependant que chaque fois les fous de ce bateau passèrent outre... et s'en sortirent.
Karrek Ven, pratiquement mis à la retraite en 1969, repris en 1980, navigua jusqu'en 2002. Et sa restauration complète est aujourd'hui en voie d'être achevée.
L'argent ?
Il a toujours été difficile à trouver.
Sans les interventions d'amis de ce bateau et de ses activités, rien n'aurait pu se faire. Mais c'est justement le bateau de l'enthousiasme, de la persévérance. Aujourd'hui, la nouvelle équipe s'est encore fourrée dans le pétrin et ses appels au secours ne sont pas encore arrivés à l'en sortir. Pourtant elle s'agite, on ne peut laisser tomber en si bonne voie ce bateau et le projet intéressant qui fait suite aux travaux. Les sommes versées par les premiers participants à la tombola viennent d'arriver sur le chantier. Elle permettront de tenir une quinzaine de jours, durant lesquels nous espérons que les recherches en cours de sponsors et mécènes aboutiront, et que d'autres participations à cette tombola-pour-la-restauration, d'autres dons aussi, viendront aider à remettre à flot le bateau et son groupe...

Chantier jambes en l'air

Karrek Ven est en train de récupérer ses jambettes.
1 : partie "en l'air" de la jambette, où sera cloué le pavois.
2 : profil du plat-bord.
3 : préceinte.
4 : coque. La jambette descend à peu près jusque là, se raccordant à une membrure.

La méthode utilisée ici consiste à poser d'abord le plat-bord (2), après y avoir repéré et marqué la largeur de la jambette. Son épaisseur est tracée à partir du bord intérieur de la préceinte (5: épaisseur de la préceinte). La pente est donnée par la préceinte (3), et la courbe par la coque en haut (4). Le trou, commencé à la perceuse, est terminé au ciseau à bois. C'est un travail précis d'ajustage. On présente alors la jambette et l'on procède aux éventuelles rectification. Certes, nous sommes aidés dans ce travail par les anciennes jambettes, qui cependant ne sont pas exactement reproduites, certains défauts étant à corriger.

Face au maestro Rafael, Frangel ouvre un nouveau trou.

Chantier glisse

Le long et délicat travail de lissage de la coque se poursuit, à la charge exclusive de Junior. Une fois passé le rabot électrique, il caresse la coque de la main à la recherche des bosses qu'il enlèvera à la ponceuse.
Avant de peindre, un coup de ponceuse à bande donnera le fini nécessaire.

Chantier calfat

C'est celui de José et Carlos, experts en calfatage. Le travail est dur, le maillet étant lourd à manier. On n'utilise pas ici le fin maillet fendu pour "sonner" des calfats de Bretagne, mais un lourd maillet rond (posé ici derrière José).

Godzilla, le chien du bateau, aide José à défaire les trois brins du bitord, un seul suffisant à mettre au fond de la rainure entre les bordés. Au dessus sera enfoncée de l'étoupe, puis on passera du mastic d'huile de lin mélangé à du minium.
Dans le fond, Sébastien mastique. Il y a un kilomètre de lignes à faire sur la coque... et presque autant sur le pont.

Avant de calfater, les lignes sont ouvertes par Cesar à la scie circulaire, et le "V" final où viendra se loger bien serré le fil de bitord, ouvert avec un fer à calfat plus fin que la lame de scie.

Chantiers intérieurs

Quel plaisir de voir se reconstruire la salle des machines ! Les deux réservoirs à gazole sont maintenant fixés à poste. Les réservoirs à eau vont suivre, et le plancher. La base de bois du moteur est en cours de fixation à la coque, avec de grands boulons faits maison sur le modèle des anciens, traversant l'embase, les membrures et le bordé. Qu'ils partent de l'extérieur permet de démonter l'embase sans démolir le bordé. Les boulons provisoires (attendant galvanisation) des serres ont été changés pour les définitifs. Les grosses équerres de la poupe reliant entre eux les deux côtés du bateau ont aussi été fixées.

Un plan rapproché de Rafael, et de son fils Carlos qui participe aux travaux de l'intérieur. Les chantiers intérieurs sont à présent nombreux. Ce serait décourageant tant il y en a, si l'on n'y voyait pas en même temps se préparer la vie à bord.

Le point

Bonne nouvelle, on consomme moins d'étoupe que prévu. Au prix de 10 €uros le kilo, c'est une économie appréciable !
Mauvaise nouvelle, toutes les jambettes sont à changer. Les clous du bastingage ont rouillé dedans, les ont faites éclater.
Un achat supplémentaire non prévu, lui.
Le pont, comme le calfatage avancent, donc. C'est un peu long, d'autant plus qu'il nous tarde chaque jour davantage de retrouver la mer. Mais on ne peut courir plus vite. Quand terminerons-nous ? Difficile à dire, cependant ce n'est quand même plus une question de mois ! Karrek Ven compte maintenant cinq équipiers. C'est provisoire, mais fournit un appoint intéressant de main d'oeuvre. Le calfatage en bénéficie, ainsi que l'atelier de demi-coques qui lance son cinquième modèle ! Il faut en effet prévoir une grosse participation à la tombola !
Aucune vente de billet ne nous a été signalée cette semaine, mais c'est là sûrement un effet des retards dûs aux fêtes ! La jolie première demi-coque est en tous cas arrivée en France, bien à temps pour la réunion de la mi-février de la Société des Amis et Marins du Karrek Ven (SamKV) et donc pour le tirage de la tombola à cette occasion. Davantage de renseignements sur cette réunion sous peu.


(Lorsque vous passez le curseur sur l'image, vous obtenez la courbe de la toute dernière mise à jour...)

Les dépenses poursuivent heureusement une ascension lente, mais les dons cette semaine marquent le pas. 

Pour aider Karrek Ven, Cliquer ici.


Consulter les journaux précédents:
n°1- n°2 - n°3 - n°4 - n°5 - n°6 - n°7 - n°8- n°9- n°10
n°11- n°12- n°13- n°14- n°15 - n°16- n°17- n°18- n°19- n°20- n°21- n°22- n°23- n°24- n°25- n°26- n°27- n°28- n°29- n°30- n°31- n°32- n°33- n°34- n°35- n°36- n°37- n°38- n°39/40- n°41- n°42- n°43- n°44- n°45- n°46- n°47- n°48- n°49- n°50- n°51- n°52- n°53 - n°54 - n°55- n°56- n°57- n°58- n°59- n°60- n°61 - n°62- n°63- n°64- n°65- n°66- n°67- n°68- n°69- n°70- n°71- n°72


Avez-vous des questions à poser sur ces travaux ? Envoyez votre message:

Le projet Karrek Ven >>


Aller à la page d'accueil du site.


Fermer cette fenêtre