Journal
illustré
de la restauration
25 mars 2005- n°83 -
Mikado KV
Pour réussir le jeu de Mikado, il faut retirer les barrettes dans le bon ordre, sinon tout s'écroule. Il nous démange de passer à telle ou telle étape sur Karrek Ven, mais l'ordre des opérations paraît chaque jour plus strict.
Nous aimerions tester la coque, la remplissant d'eau jusqu'au dessus
des planchers, au dessus du ciment des fonds. S'il n'y a pas de fuite,
on peut espérer qu'il en ira de même plus haut. Sinon, tout pourrait être
à réviser : qu'un calfat ait mal fait son travail ou que le bois
commence à trop sécher (c'est maintenant la saison sèche, soleil et vent),
et il faudra retasser l'étoupe. Mais pour ce test, il faut attendre la
fin du pont : remplir d'eau permettra en même temps un grand lavage de
l'intérieur enfin hors poussière. Le bordage du pont est fait aux 3/4.
Patience !
Sur tribord, les 5 derniers trous pour le passage des jambettes dans
le plat-bord ! Alfredo et Julien s'y activent au ciseau à bois, tandis
que Wilson leur prépare le travail en perçant des "pointillés".
Babord est terminé, les jambettes sont dans leur trou. Il ne manque qu'à
les fixer aux membrures et à la préceinte. Il fallait, pour poser le bordage
du pont, que cette ceinture extérieure soit finie : la pose a commencé
par le centre, vers les côtés.
Mais il faut aussi, on le verra plus bas sur cette page, que les jambettes
soient posées et fixées pour terminer le pont !
Mikado.
Sur cette photo, à droite, Rafael installe un bordé de pont.
"Grupi" fait équipe avec Rafael. Rapide, toujours gai et serviable, c'est
lui qui imite le chant du coq pour la reprise du travail à une heure et
demie. Habitant au calme de l'autre côté du golfe de Cumana, il prend
chaque matin deux autobus et un bateau pour venir au travail. Lever à
5 heures, retour vers 21 h. Paris n'a pas le monopole des longs transports.
Hasard ou influence bénéfique de la vie hors de la ville ? Les 3
travailleurs qui sont soumis à ce régime sont les plus constants, les
plus serviables...
Cesar à l'entrée du squelette de la descente réalisé antérieurement. Il ne l'a pas encore habillé pour laisser sécher le bois, débité aux dimensions voulues, raboté, et stocké à l'air, en position verticale. Ce bois subit en effet un gros retrait dans les premiers jours de sa pose. Cesar vient à présent de faire un splendide escalier d'ébène vert, menant au carré. Wilson et Rafael l'aident à le poser, peut-être envieux de ne pouvoir se livrer à quelques travaux moins répétitifs que le bordage du pont et les jambettes.
Le point
Nous avons retiré une barrette du Mikado trop tôt. Il fallait préparer les planches des planchers, sans les poser. Voici un endroit près de la douche de la chambre avant (on voit un morceau du caillebotis de la douche). Le stylo donne une idée du retrait important de ces planches qui étaient parfaitement jointes il y a quelques jours (séchage). Prévoyant de possibles problèmes d'aménagement ou d'horizontalité à la remise à l'eau, nous les avions heureusement vissées et non clouées. Nous attendrons donc que le plus gros du retrait s'effectue avant de les resserrer. Elles sont peintes sur trois faces. Dans la salle des machines, les 4 faces ont été peintes. Le retrait ne s'est pas opéré, mais se fera sans doute à la longue. Ce bois qui, une fois sec, se comporte bien (Crotonus glabelus), comme nous l'avions expérimenté, est par contre fort rebelle en ses débuts. Le pont ne perd pas en volume, malgré le vent et le soleil, car les planches en sont épaisses (5cm), mais tandis qu'elles séchaient dans la menuiserie, elles se sont courbées. Nous avions pourtant reçu ce bois, déjà débité à la scierie depuis un certain temps, le 26 octobre 2004, il y a donc plus de 5 mois. Et nous l'avions entreposé dans la menuiserie avec cales de séchage. Nous avions en vain cherché sur Internet son coefficient de retrait.
Toujours le Mikado. On ne peut terminer le pont sans larguer les haubans des mâts attachés là depuis qu'on a retiré les anciennes préceintes.
Pour les remettre à poste, il faut reposer les cadènes (1 : la tête d'une
cadène), ces lattes de métal fixées sur la coque, et qui tiennent les
haubans (2) par l'intermédiaire des caps de mouton (3). Mais pour ce faire,
il faut reconstruire le bastingage, et donc terminer de tailler, poser
et fixer les jambettes. Les jours prochains, nous laisserons donc le pont
de côté, en finirons avec les jambettes et nous lancerons dans la reconstruction
du bastingage. Puis nous pourrons poser les cadènes, remettre les haubans
à leur place, et donc terminer le pont. D'autres travaux s'effectuent
en parallèle à l'intérieur.
Pour utiliser le moteur, il ne faut pas seulement le réviser, refaire
ses alimentations en eau et gazole, mais aussi reprendre sa commande depuis
la timonerie. Juan s'y est mis cette semaine, et a découvert que la base
de la colonne de barre, métallique, était bien oxydée. Il a donc entrepris
de la rénover. La commande sera ensuité légèrement modifiée pour tenir
compte de la paroi de la nouvelle "chambre du capitaine".
Dany et Junior se sont remis aux réservoirs à eau.
Un test d'étanchéité a montré des imperfections dans le travail précédemment
réalisé. Ils devront le reprendre.
La Semaine Sainte a réduit notre semaine de 3 jours, mais l'équipe a malgré tout réalisé un bon travail ! Pendant que Karrek Ven se termine, la suite de l'histoire se prépare.
Le site de la SamKV raconte à présent en images, fixes (un diaporama) et mobiles (un film), la rencontre récente de Douarnenez.
Le courrier du site de Karrek Ven vient encore d'être mis à jour : d'intéressants projets lui sont proposés (" Projets pour le projet Karrek Ven").
(Lorsque vous passez le curseur sur l'image, vous obtenez la courbe de
la toute dernière mise à jour...)
Pour la première fois depuis longtemps, les dons dépassent cette semaine
les dépenses, bien que celles-ci une fois de plus aient été assez élevées.
La recherche de donateurs de la SamKV commence à porter ses fruits.
Signalons l'aide qu'apporte à Karrek Ven la Conserverie la Pointe de Penmarc'h,
avec un premier don et une opération promotionnelle en cours. Certes l'écart
est encore grand entre dons et dépenses ; on peut (il faut) le combler.
Renseignements sur le site de la Société des Amis et Marins du Karrek Ven (SamKV). http://sam.kv.free.fr/
Pour aider Karrek Ven, Cliquer ici.
N'hésitez pas à prendre contact
avec nous pour nous suggérer d'autres solutions constructives et
qui vous conviendraient mieux.
Merci...
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