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C'est le temps des... Atlanticos !

Bernard et Marie-Anne, voisins de Karrek Ven pendant un mois.
Visages chargés des horizons qui passent, des splendeurs admirées,
des difficultés surmontées. Il y a 20 ans, ayant terminé de
construire leur voilier, ils sont partis avec leurs 2 enfants grandis à bord.
Ils viennent d’appareiller pour les San Blas (Panama).
Peu et beaucoup à dire, aujourd’hui.
Pour l’actualité :
• Les actions engagées, de structuration des activités de
Karrek Ven, suivent leur cours. C’est long car il faut des concours,
et que les personnes qui donnent de leur temps sont déjà pris
dans mille activités.
• Nous avons reçu une offre sympathique de recherche de sites sur
Internet (aventure, jeunes gens, seniors), en réponse à notre
demande de la semaine dernière.
• Le chat du bord, qui avait disparu 12 jours, est rentré efflanqué et
boiteux, mais heureux de retrouver la « maison » et son
chien. Le chien surtout était content, remuant la queue et flairant
son copain.
• La saison cyclonique s’épuise, deux ondes tropicales encore,
mais faibles, tandis que les dépressions d’hiver commencent à chatouiller
les grandes Antilles. Entre ces deux systèmes, les vents sont faibles,
c’est normal. Les alizés ne tarderont pas à se renforcer,
cela aussi est normal. Comme chaque année ils pousseront jusqu’ici
les Atlanticos, ces gens qui se sont lancés hors de chez eux, de leur
boulot, de leurs habitudes, de leur confort, pour goûter au frisson du
large, traverser l’Atlantique sous le soleil, les doigts de pied en éventail
(pas toujours vrai…), ramassant au matin les poissons volants sur le
pont pour les faire frire.
Et Karrek ?
-
Il attend ses équipiers.
Pour bientôt ?
-
Pas de nouvelles.
Bonnes nouvelles ?
On présente, sur ce site, un programme, le style
de vie du bord, la formation qu’on peut y acquérir, les recherches
qu’on peut
y faire,… mais ce n’est peut-être pas le plus important.
L’important, c’est le type d’aventure que commencent à vivre
ces Atlanticos. Traverser l’océan n’est peut-être
plus un exploit, avec le GPS qui raconte à chaque instant où l’on
en est, le pilote automatique, la radio pour parler aux amis qu’on vient
de se faire à Tanger ou aux Canaries et qui traversent aussi… On
peut même suivre son petit bateau sur l’écran de l’ordinateur
de bord, alimenté avec panneaux solaires ou éolienne !
Mais, pour celui qui a tout quitté pour se lancer, famille
et amis, qui ne s’est jamais risqué ainsi, c'en est bien un, d’exploit
! Il ne verra pas disparaître, sans un petit pincement de cœur,
les dernières Canaries ou les îles du cap Vert.
Et quand le prendra la houle, que les derniers oiseaux s’en iront, il
se demandera quand paraîtront les prochains, annonciateurs d’un
Nouveau Monde.
Et puis, chaque soir, la Polaire se fera plus basse sur l'horizon tandis qu’on
gagnera vers le Tropique, jusqu’à ce qu’enfin on identifie
derrière la grand-voile , la Croix du Sud ! Cette fois, on
est dans le rêve,
on a rejoint ses rêves d’enfance, et l’on sait qu’on
a fait le bon choix. L’alizé peut faiblir, la houle se faire croisée
et le bateau rouler, peu importe. On y est, on l’a fait ! L’essentiel
n’est même plus le soleil ni la mer, c’est d’avoir
fait cela, d'avoir largué les amarres, d’avoir osé !
C’est cet esprit, cette impression, qu’on peut trouver à bord
de Karrek
Ven. Ce n'est pas un stage de voile, une croisière,
une recherche, un reportage, de l’aide humanitaire, tout cela est donné par
surcroît. La grande motivation, la grande envie à satisfaire,
c’est cela, entrer dans l’aventure, embarquer dans son rêve,
et réapprendre à regarder, à contempler, ne plus courir, être
pleinement à ce qu’on fait, lutter peut-être, mais pas contre
les autres, avec soi-même, pour se dépasser, oser encore, faire
entrer plein d’images dans sa tête, y générer des
pensées toutes nouvelles, oublier la Grand’Messe des virtuelles
infos de 20 heures, la remettre à sa place, si peu importante, parce
que le plus important est là, être au monde pour de vrai !
Il a fallu trimer pour en arriver là. Nos Atlanticos parfois ont construit
pendant cinq années leur voilier, ou ont travaillé dur pour amasser
de quoi vivre un an, deux ans… En réalité, ils découvriront
que c’est insuffisant mais qu’aussi on peut se débrouiller
pour en retrouver, de l’argent.
Et l’aventure commence… dès qu’on l’a décidée
avec résolution.
Et pourquoi ne pas s’offrir ça, pour Noël, et sur Karrek
en plus ? Pas assez de sous ? Combien tu as ? Allez, encore un petit effort,
et on se débrouillera avec ça. On fera comme les Atlanticos,
travailler un peu plus. On tentera de promener, pour les fêtes, quelques
amis fortunés
qui nous aideront en retour à financer le carénage et les bricoles
nécessaires, par exemple. Et l’on se la fera notre traversée,
pour parvenir aux îles, plonger sur le corail, les poissons perroquets,
pagayer avec les Indiens…
Un bateau, disait Moitessier qui a lancé sur l’eau plusieurs générations
d’Atlanticos peu fortunés, ça ne coûte pas telle
somme, ça coûte tout ce qu’on a !
N’empêche qu’on l’a tous suivi, et qu’on y est
arrivés !
Si ce n'est déjà fait vous pouvez aussi soutenir l'action
de la Société des Amis et Marins du Karrek Ven en devenant membre
de la SamKV ou en faisant
un virement direct au bateau (demander le
rib).
Nouveau, pour échanger
sur le projet du bateau >>> Forum
du Karrek-Ven
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