Journal illustré
de la restauration

31 décembre 2004
- n°71 -

 

 

 

Coulé !

Pas le bateau, mais son lest en béton, coulé dans les fonds.
Cela, avec en plus les 2/3 de ses barrots de pont maintenant à poste, lui a presque rendu se solidité première.
Il manque encore la pose du plat-bord et des lattes du pont, mais déjà le bateau serait transportable sans dommages.

Le béton arrive au niveau de la carlingue (contre-quille intérieure, qui prend varangues et membrures en sandwich).
Pas de remords, on ne peut plus intervenir sur les varangues ni les boulons de quille, à présent.

On avait loué une bétonnière et les charpentiers sont devenus bétonneurs.
Les gens ici n'ont pas les deux pieds dans le même sabot.
Ils sont habitués à se débrouiller en tout, et la plupart de ceux du groupe avaient déjà travaillé le béton.
Avec pour les guider quelques indications sur le dosage de l'ami Jean-Luc, secrétaire de la SamKV et Maître es-béton, plus quelques réminiscences du capitaine ayant déjà coulé un lest sur un autre bateau, tout a été expédié en un jour et demi.

Pour réduire le risque de fissures, le béton a été fait assez sec et des bandes de grillage déposées à mi-hauteur, constituant une armature, comme cela s'était fait à l'origine, avec le même type de grillage "poulailler".
Le béton sera aussi arrosé durant plusieurs jours.

Les seaux sont hissés grâce à un système sorti du cerveau fertile de César et réalisé par Juan le très habile. 251 seaux ont ainsi grimpé à bord, le lest étant ainsi évalué à 5,7 tonnes. Tout à l'avant et tout à l'arrière, de la poudre volcanique incorporée au mélange a permis de diminuer un peu le poids tout en atteignant le niveau voulu. Les deux premiers espaces entre varangues ont par contre reçu un bon mélange "lourd", faisant partie de la structure solide de proue, destinée à encaisser des chocs éventuels. Un vibreur a été utilisé, élément indispensable pour bien tasser le béton et supprimer les vides éventuels. Ses effets étaient spectaculaire, le mélange descendant rapidement dès qu'on y enfonçait le vibreur. On nous avait signalé que le bétonnage ne s'était pas fait, à l'origine, sous le moteur. En fait, il n'y avait pas de différence de composition entre le béton que nous avons retiré de la cale centrale et celui de dessous le moteur. Il semble que Karrek Ven ait reçu du béton sur toute sa longueur, y compris autour de l'allonge de voûte.

La belle courbe avant du plat-bord, de 8 cm d'épaisseur, a été taillée dans la courbure d'un tronc. Son façonnage se termine, délicat en raison des angles différents à respecter : la fourchette finale s'encastre dans la grosse et large pièce de bois renforçant le haut de l'étrave (apôtre, bien visible sur la photo suivante)

On hisse cet élément de plat-bord et on le met en place. Les difficultés commencent alors : cette pièce de bois doit parfaitement s'ajuster au bord de la préceinte et reposer sur les barrots. Ce n'est pas tout à fait le cas. L'angle supérieur de la préceinte n'est pas correct tout au long : le vieux plat-bord ayant joué, l'angle a été fait "à peu près". Il y a du travail encore avant de clouer !

Fait divers de Noël

La liberté dont on jouit au Venezuela (en particulier pour lancer une activité, un commerce), est utilisée de diverses facons.
Karrek Ven, lui, en a profité pour recruter, sur son chantier, qui il voulait.
Cependant, des garçons ayant le diable au corps, comme aurait dit notre grand-mère, en profitent pour se livrer à des actes mettant en péril la vie de leur entourage.
Le sentiment de la mort n'a pas, ici, le caractère dramatique qu'il a en Europe. On joue donc plus facilement avec elle. La défier est un jeu.
La nuit de Noël, des bandes du quartier du chantier se sont affrontées, à quelques dizaines de mètres du bateau.
Deux morts.
Un "malandro" part d'ordinaire au cimetière triomphalement escorté par sa bande, armée jusqu'aux dents (en dépit de la prohibition), et qui tire en l'air (ou presque) en traversant la ville.
Cette fois, les coups étaient trop dispersés, les porteurs du cercueil, pris de peur, ont abandonné leur fardeau en pleine ville. Sur quoi la bande rivale est venue décharger encore quelques coups sur le malheureux défunt.
La police n'intervient pas, en raison du danger.
Le Far West ?
Mais ça existe toujours !

Le point

Le lissage de la coque se poursuit. Un côté est presque terminé, et peint.
De petits travaux se font à l'intérieur : trous de passage dans les hautes varangues avant et arrière, pour l'eau (s'il en rentre dans le bateau !) ; remplacement des boulons provisoires des préceintes aux bauquières et des bauquières aux barrots, par les définitifs, revenus de galvanisation ; etc.
Travaux peu spectaculaires et qui prennent du temps, mais indispensables.
La bande métallique protégeant l'étrave a été posée, et l'hélice déposée... puis reposée, histoire de vérifier que tout allait bien.
C'est le cas.
Une des prochaines tâches sera la confection des planchers, pendant que le pont continue à se refaire.

L'atelier de demi-coques, avec Julien et Emmanuel, fonctionne bien.
Une première, petite, avait été faite et corrigée (à gauche), donnant naissance à de plus grandes : noires jusqu'à la flottaison, c'est le vieux chêne de l'étrave d'origine, noirci par les infiltrations d'eau ; et beiges au dessus, c'est le chêne de réparations plus récentes de cette étrave. Des gabarits (en haut à droite), fait d'après les plans des "lignes d'eau" permettent de découper puis d'empiler les planchettes, collées ensuite (celle du premier plan) puis lissées (en haut à gauche). Quelques personnes ont cette semaine envoyé leur adhésion à la Société des Amis et marins du Karrek Ven et acheté des billets de la tombola qui permettra de gagner ces quelques demi-coques de grande valeur : le nombre de celles qui seront faites dans le bois de l'étrave d'origine sera forcément très limité, faute de matériau, à quelques exemplaires. D'autres, non moins intéressantes, seront cependant faites avec d'autres bois de la vieille coque.
Le tirage de 500 exemplaires de l'acte de francisation d'origine, reproduit à l'identique sur papier spécial, est lancé, autre document de grande valeur que l'on pourra gagner à cette tombola.
Encore faut-il acheter des tickets !
Leur vente a permis quelques rentrées de fonds très appréciées, mais insuffisantes. Pourrait-on déclencher un mouvement plus vaste d'achat auprès de nos amis ? Cliquer ici.

La situation financière est en effet grave.
Qu'on en juge :


(Lorsque vous passez le curseur sur l'image, vous obtenez la courbe de la toute dernière mise à jour...)

Les billets de tombola et des dons (plus de 1000 €uros), amènent un joli redressement de la courbe verte, mais la rouge continue à grimper affreusement.
Bien que les dons aient dépassé 86 000 €uros à ce jour, notre dette, à présent dépasse 36 000 €uros.

A l'aide !

Mode d'emploi, Cliquer ici.


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