Journal illustré
de la restauration

4 septembre 2003
- n°2 -

 

 



Un environnement d'usine!

Abominable ! On ne voit même plus la mer, un tas de bateaux de ferraille encerclent Karrek Ven. Et qui dit ferraille dit "sablage"... action d'enlever la rouille en projetant du sable avec un jet siffleur généré par un compresseur qui grogne à faire trembler un immeuble ! Et ça se passe de nuit, toute la nuit. Cependant, du pont, on voit encore un peu de nature, les montagnes, au loin...
Un pont en permanence encombré de tout ce qui sort du bateau depuis une semaine! C'est évacué aux palans, à la grue, au monte-charge, vers un entrepôt.

 

Membrures

Au petit matin, de l'intérieur du bateau on aperçoit le chantier comme à travers les gros barreaux d'une cage. Elles sont encore bonnes, ces membrures, vue de l'intérieur !

Les charpentiers ont dépiauté une belle partie, déjà, de la cage thoracique de Karrek Ven. Aldo, le maître charpentier, avant tout le monde vient inspecter, réfléchir.

Si c'est beau, un alignement de membrures, même en mauvais état, que sera-ce après rénovation!

Quelques planches de la coque restent en place pour maintenir la forme. A l'intérieur, des cables tendus avec un gros ridoir jouent le même rôle, transversalement.

Sur babord, comme sur tribord, les membrures sont à peu près dégagées du haut en bas. Il y en a 84 de chaque côté du bateau, groupées deux à deux. Elles sont composées de deux parties, une supérieure, arquée, descendant alternativement au dessus et au dessous de la courbure, et une seconde partie, en S, donnant la courbe médiane, et revenant dans l'autre sens près de la quille.

Le point

Le bois pour refaire cette partie dégagée est commandé. C'est de l'ébène vert, plus dense encore que le chêne d'origine dont il est l'équivalent: il sert ici traditionnellement aux quilles et membrures des bateaux d'importance. Bonne surprise, la pourriture n'a pas atteint le fond, au moins où c'est dégagé pour le moment.

Ici, le vieux chêne de 60 ans est si dur que l'on n'arrive pas à en extraire les clous, eux-mêmes en parfait état. La composition du métal était alors différente et les clous rouillaient moins facilement. On aperçoit, tout en bas, les varangues, reliant les membrures d'un bord à l'autre. Elles sont séparées par du ciment coulé comme lest que l'on retire en ce moment, avec un mal de chien. La structure de cette colonne vertébrale du bateau apparaîtra alors. Elle promet d'être en bon état et resterait donc inchangée (quille, contre-quille et varangues). Ce serait là une excellente nouvelle!
L'équipe de charpentiers qui se donne à Karrek Ven, sympathique, travailleuse, espère démarrer la reconstruction dès la semaine prochaine.

 

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