Journal illustré
de la restauration

30 septembre 2005
- n°110 -

 

 


Les caisses se vident, le bateau se remplit.

Ce 110ème numéro marque la fin de la restauration du Karrek Ven. Quelques actions généreuses ont permis d’employer cette semaine encore l’équipe qui l’a menée, mais qu’il est dur de maintenir à flot cette caisse du bord !
Espérons que le bateau s’y maintiendra, lui, plus facilement !
«C’est garanti, a assuré un des charpentiers ».
Au rythme soutenu des rangements, nous sommes maintenant tout près de cette épreuve décisive.


Une vue (de l'arrière vers l'avant) du nouveau poste arrière, la chambre du Capitaine.
1 : couchette babord (on a le symétrique à tribord, et une troisième couchette en travers).
2 : placards de rangement.
3 : étagères à dossiers et à livres.
4 : tablette, en arrière du mât.
5 : épontille d’un barrot de pont (6), contre le mât.
6 : barrot, et sortie vers la timonerie. Une petite échelle permet normalement d’y accéder.

Nous avons continué avec acharnement à construire des étagères, des placards. Les volumes avant et arrière qui ne comportaient que 2 couchettes dans le Karrek Ven seconde vie, en ont à présent 9, ce qui a supprimé d’autant les volumes de rangement. D’où nos problèmes pour tout recaser.
L’équipement pour la recherche est lourd : ouvrages de références très nombreux, accumulés durant une douzaine d’années en Caraïbe, encyclopédies générales et spécialisées, dossiers de centaines d’articles photocopiés, articles de magazines, équipement pour l’observation, équipements de plongée, équipement informatique et de video…

Si les Expéditions Jules Verne sont terminées, de nouvelles expéditions prennent le relais, pour une recherche encore plus poussée. Pas question, donc, de réduire ce matériel qui, au contraire, ira en augmentant.
Une nouvelle structure juridique sera créée prochainement pour gérer ces expéditions. Etant donné les préoccupations humanistes et scientifiques touchant à la découverte de l’homme dans son milieu et dans son histoire du grand savant allemand francophile Alexander von Humboldt, nous envisageons d’honorer son esprit ouvert et sa passion d’exploration en donnant son nom à cette Société organisatrice des Expéditions.
D’autres suggestions ?

Alexandre de Humboldt, d’après le dessin d’un contemporain, Franz Krüger (paru dans le joli et intéressant petit Découverte Gallimard, Humboldt savant-citoyen du monde - 1994).
Ajoutons qu’Humboldt arpenta longuement le Venezuela, au départ même de Cumana, et qu’il fut le premier à relever la relation entre les divers héros culturels amérindiens, fil rouge des Expéditions Jules Verne, et que retrouveront souvent les nouvelles Expéditions du Karrek Ven, tant qu’il sera en Caraïbe au moins.

L’arrière du bateau a vu plusieurs aménagements. Outre la chambre du capitaine, les toilettes.

Finitions et peintures restent à faire, mais l'installation sera utilisable dès le bateau à l’eau.
Sous le plateau du lavabo, la pompe de vidange n(manuelle).
A droite (n’apparaît pas sur la photo), un grand placard à pharmacie, avec un rayonnage pour les ouvrages médicaux.

Le générateur 220V (pour les travaux à bord, pour charger les batteries assurant l’éclairage et l’alimentation des ordinateurs ou autres appareillages) est enfin réparé et à poste. Juan lui a construit un solide bâti métallique, au dessus et en travers de l’inverseur du moteur principal du bateau. Ainsi n’encombre-t-il pas la salle des machines, déjà bien chargée des autres machines (perceuse à colonne, tour à bois, raboteuse, meule, poste à souder, scie à ruban, et générateur auxiliaire 220V à essence, que l’on monte si l’on doit s’en servir – en cas de panne de l’autre, par ex.).

Le point

Le vidage du hangar d’entrepôt de la moitié des affaires du bateau est terminé. Solveig et Marion s’y sont employées avec beaucoup d’ardeur. A peu près tout est maintenant à bord mais… partiellement rangé seulement, malgré les heures supplémentaires de l’équipage.
Le réembarquement des livres, revues, articles, etc., est lui aussi terminé et tout ce papier en majeure partie rangé sur des étagères et dans des placards. Le classement et rangement par thèmes précis interviendra plus tard, une fois à l’eau.
Les voiles et cordages sont presque tous à bord, à leur place.
Reste encore à embarquer l’outillage, les petites machines, des éléments (nombreux) pour réparer, fabriquer, quelques planches, madriers (à débiter dans l’énorme tas de chutes).
Le cauchemar du réembarquement s’estompe donc, mais reste encore en grande partie celui de l’hébergement et du rangement de tout cela dans le bateau.
L’équipe actujelle de 11 travailleurs a donc poursuivi son travail de lieux de rangement.
Nous avions envisagé de ne les employer que 2 ou 3 jours, mais deux événements heureux se sont conjugués pour leur offrir une semaine supplémentaire de paye : un don de 500 €uros d’amis de bateau faisant du charter en Antarctique, et le retour à bord d’une petite réserve de dollars et d’euros faite par les fourmis de l’équipage, du temps de Jules Verne. Elle était cachée dans les factures. Or nous avons jeté ces vieilles factures en bloc ! Un peintre d'un chantier, fouillant ces rebuts, a retrouvé les billets et nous les a rapportés. Le fait mérite d’être signalé, après les vols que nous avons souvent mentionnés. Il s’est d’ailleurs fait traiter d’idiot par tous, et nous avons dû rétribuer son honnêteté pour le confirmer dans ses bons sentiments et lui redonner un peu de prestige…
Si donc nous parvenons à rentrer et ranger à temps ce qui reste, plus rien ne nous empêche de remettre à l’eau vendredi prochain (s’il y a , bien sûr, de quoi payer ce nouveau mois de chantier, la longue réparation du générateur, et… des caisses de bière et autres bouteilles pour que tout le chantier soit en fête. C’est de tradition, et tous l’attendent, la bonne remise à l’eau du bateau en dépend beaucoup).
Cette semaine, nous conserverons avec nous pour nous aider 5 éléments de l’équipe, c’est indispensable : Juan et Danny pour terminer les connexions (eau, gaz, évacuations, pompes, et ce qu’il reste encore d’électricité, les extracteurs d’air des toilettes, etc.) ; Cesar et deux assistants pour trier les chutes de bois, débiter ce que l’on va embarquer avec nous, etc.
Il eut été plus sympathique de garder tout le monde jusqu’à la mise à l’eau, mais nos finances, et les frais annoncés, ne nous le permettent vraiment pas.
Le bateau à l’eau, il y aura encore beaucoup de peintures et vernis à faire, à aménager la cuisine (à peu près vide, et sans cuisinière), les couchettes (matelas, tissus divers), mieux ranger tout, s’occuper du gréement…
L’appel à une aide financière pressante demeure donc à l’ordre du jour. Nous jonglons avec les petites rentrées qui se font, pour régler les fournisseurs et la main d’œuvre. C’est dur !
Mais avec les efforts des uns et des autres, nous y parvenons.
Merci à ceux qui continuent à nous aider dans cette œuvre de sauvetage du patrimoine, et de préparation d’un formidable outil de recherche et de formation.


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Merci...


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