2005/03/25
Marion
(voir un courrier précédent de Marion ; " Du Canada ")

KV : Nous profitons des questions de ce courrier, que sans doute se posent tous les candidats, pour tenter de donner des réponses et préciser quelques points importants.

J'ai vu les deux projets proposés... que de gens et de projets intéressants ! Le projet sur l'Amazonie me parle plus particulièrement dans la mesure où j'ai laissé un petit bout de moi-même là-bas !
Où en est aussi l'idée de la réflexion sur les individus en fonction de l'âge et du sexe? J'aime cette problématique et son angle d'approche DES sociétés, ne pas porter un regard voyeur sur une société mais plutôt réfléchir sur les identités de chacun... et sur sa conception du monde ! …

Où en êtes-vous donc de toutes ces propositions?

KV : Rien de décidé encore. Une fois mieux précisé le calendrier du bateau, nous tâcherons de regrouper les projets ou envies qui montrent des intérêts communs, avec sans doute quelques autres candidats "de choc" serviables et bien capables de bondir aux manoeuvres. Les périodes relativement courtes de rotation permettront aux autres candidats de ne pas se morfondre longtemps dans l'attente d'un embarquement.

La réflexion sur les individus en fonction de l'âge et du sexe est un thème d'études assez général pour se poursuivre quelque soit le thème central de l'expédition.

Avec le mois d'avril arrivent aussi les inscriptions pour l'année prochaine. Est ce que vous savez quand vous serez en mesure de dire plus sûrement comment s'orientent les projets et avec quels candidats ?

KV : Actuellement (début avril 2005), nous approchons la fin d'une aventure, la restauration de Karrek Ven, et le début d'une autre, les navigations dans le cadre du "projet KV".

La fin de l'aventure actuelle est imprécise quant à sa date, et les navigations à venir pas encore établies.
- La restauration fut, et demeure vraiment une aventure, lancée sans crédits, dans un pays où l'on ignore ce genre de travail, avec un spécialiste (Aldo) qui mourait bientôt d'un infarctus et nous laissait seuls continuer, bataillant des mois pour renforcer une équipe de charpentiers de marine trop faible, coincés dans les approvisionnements de bois par des pluies interminables, bloqués dans les importations par des décisions de politique locale, pris dans un phénomène inflationniste, vivant sous la menace et les attaques d'une délinquance dure, croissante...
Mais avec de grands et beaux moments et un bilan au final bien positif : nous avons beaucoup appris, le bateau est sauvé, le savoir faire de ses anciens constructeurs a été inscrit dans ses nouveaux bois, filmé, photographié, décrit, et de plus cette restauration faisait naître un mouvement (la SamKV) qui ressuscitait son passé, écrivait son histoire et celle de ses marins.
Comme beaucoup d'aventures, nous ne savons pas exactement quand celle-ci prendra fin. Optimistes, ne voyant pas toujours venir les difficultés, sous-estimant certaines lenteurs et résistances (dans un pays au taux de chômage gigantesque, voir approcher la fin d'un tel emploi ne donne pas de coeur à l'ouvrage), nous avons dû sans cesse repousser la date annoncée de remise à l'eau. Elle approche ! Nous avons décidé d'une date butoir, ce 15 avril, de fin officielle de la restauration. Le bateau sera alors entièrement bordé, coque et pont.
Resteront encore diverses tâches d'aménagement et superstructures, avant et après la mise à l'eau. Celles-ci se feront par contrats, formule plus rapide et plus claire.
On peut raisonnablement penser que fin juin le bateau, sans être terminé, sera cependant apte à ses premières navigations. Mais il y aura encore du pain sur la planche !
Les équipiers qui arriveront à ce moment verront donc leur temps partagé entre le projet qu'ils ont souhaité et la suite des travaux de fin de restauration. Trois anciens de Karrek Ven (une jeune fille et deux jeunes gens) ont annoncé leur venue vers juin pour donner un coup de main au redémarrage. Ils seront particulièrement appréciés et utiles pour faire avancer les choses et partager leur savoir avec les nouveaux venus, amorçant ainsi la "3e vie du Karrek Ven"..

Le projet d'embarquer sur Karrek est toujours extrêmement présent pour moi, et face aux autres alternatives pour l'année prochaine c'est clair que je donne la priorité à Karrek. Cependant, les inscriptions vont commencer,... donc je vais avoir besoin de savoir ce qu'il en est dans la mesure où ce n'est pas très correct de s'inscrire dans une autre formation pour les lâcher au dernier moment...

KV : Nous sommes conscients de ce décalage entre la vie moderne très programmée et la ballade de Karrek Ven (les deux "l" ne sont pas une faute; voir le dictionnaire si l'on a oublié). Nous faisons de notre mieux pour faciliter les choses à ceux qui embarquent, mais le séjour long n'obéit pas au rythme du séjour d'une ou deux semaines des stagiaires ou de ceux qui viennent pour une croisière de détente.
Il faut pouvoir arrêter de galoper et prendre le pas, il faut comparer les enjeux, voir si l'on prend le risque... Car il y a risque. Cela aussi est attaché à l'aventure.

Je ne sais pas comment se déroule la formation de l'équipage...

KV : Au vu des désirs et potentialités qui peuvent apparaître à travers nos échanges (voir au début de ces réponses). Des rencontres aussi seront organisées, rencontres d'anciens, rencontres quand c'est faisable, entre les candidats, afin que chacun sache mieux où il met les pieds et avec qui il s'embarque.

...quoi qu'il en soit, je suis toujours extrêmement intéressée pour la rentrée 2005 !

KV : Il n'y a pas à proprement parler "rentrée", mais une arrivée des équipiers échelonnée dans le temps. Cela permet une mise en route plus douce. Les premiers, mis au courant, pourront accueillir eux-mêmes les suivants et leur transmettre leur nouveau savoir.
De même pour la fin du séjour : un départ de tous à la fois immobiliserait le bateau, jusqu'à l'arrivée d'un nouveau groupe + son temps de formation. Echelonner aussi les fins de séjour à bord, compensés par de nouvelles arrivées, permet que tout continue, donne davantage de latitude aux candidats pour arriver et partir selon leur propre calendrier, permet aux équipiers de marquer une pause dans leur séjour, de quitter, de revenir.
Cela donne également davantage de facilités pour organiser les "accueils" prévus par le programme, et les séjours terrestres correspondants pour une partie des équipiers.